Tendances à 2030 pour un numérique respectueux de l'environnement

En février 2023, nous nous sommes prêtés chez AdVaes à un exercice prospectif : apprécier les grandes tendances à 2030 pour un numérique à moindre impact pour l’environnement, plus respectueux de notre planète. Nous pouvions difficilement présumer de la vague technologique à venir, celle de l’IA générative, avec ces ruptures, controverses, questionnements, incidences, espérances...

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Petit rappel : fin novembre 2022, lancement de la première version publique de ChatGPT par OpenAI ; février 2023, premier abonnement payant appelé ChatGPT Plus ; puis, tout s’enchaîne. Et les indicateurs environnementaux de tous les acteurs au cœur de cette révolution de l’IA s’emballent : qu’il s’agisse de leurs émissions de GES, de leur consommation énergétique, de leur consommation en eau, des déchets électroniques à venir, du stress en amont sur les métaux, etc.  Les chiffres qui s’affichent au compteur défient toutes les perspectives précédemment avancées. Le chiffre d’affaires de Nvidia passe de 27 milliards de dollars en 2023 à plus de 64 milliards en 2024. L’un des derniers en date est l’investissement de 80 milliards de dollars annoncé début 2025 par Microsoft pour disposer de data centers de dernière génération, capés pour l’IA. 

Cette course en avant est-elle tenable ? Quelles incidences pour l’environnement en regard des apports envisagés ? Quelles perspectives se dessinent en conséquence de cette révolution technologique ? 

Revenons à quelques éléments factuels. Selon l’Agence Internationale de l'Énergie (International Energy Agency - IEA), la consommation électrique mondiale des data centers, de l’IA et des crypto-monnaies pourrait doubler entre 2022 et 2026, atteignant 1 000 TWh – l’équivalent de deux fois la consommation électrique annuelle de la France. À ce rythme, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler d’ici 2050, alors qu’elle représente déjà 3 à 4% des émissions mondiales de GES. En France, le numérique générait 29,5 millions de tonnes de CO₂ en 2022, soit 4,4% des émissions nationales totales, proches de celles du secteur des poids lourds. Sans action, cette empreinte pourrait tripler d’ici 2050 selon l'ADEME.

Alors que la plupart des autres secteurs d’activité réduisent progressivement leurs impacts, le secteur du numérique ne fait pas parti des meilleurs élèves de cette dynamique. Son impact grandissant implique un changement dans les modèles économiques et opérationnels du secteur. Les approches actuelles, souvent linéaires et énergivores, ne sont pas soutenables. Les prestataires du numérique, et les organisations qui consomment le numérique, commencent à adopter des stratégies plus responsables, intégrant progressivement des critères environnementaux à chaque étape du cycle de vie des produits et services : de la conception à l’exploitation, en passant par le recyclage et le traitement des déchets induits.

La France, à l'instar d'autres pays européens, s'est fixée des objectifs ambitieux en matière de durabilité. Ces engagements ont commencé à se concrétiser grâce à des cadres réglementaires structurants, autour notamment de l’application de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) ou encore de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC).

Quelles actions sont mises en oeuvre et se dessinent à 2030 pour, si ce n'est réduire, au moins contenir ? Notre matrice positionne, selon quatre axes majeurs, les actions identifiées chez les prestataires du numérique et leurs clients :

  1. Enjeux environnementaux : réduction des émissions de gaz à effet de serre, optimisation de la consommation énergétique et hydrique, réduction des déchets électroniques, et adoption de modèles d’économie circulaire.

  2. Application des réglementations : intégration proactive des nouvelles exigences légales, amélioration du reporting environnemental et respect des normes sectorielles émergentes.

  3. Approches de conception et de développement : adoption de pratiques d’écoconception, réduction de l’impact carbone des logiciels et optimisation des architectures technologiques.

  4. Approches d’exploitation et dans les opérations en intégrant l’intelligence artificielle, entre son impact sur l’environnement et son potentiel pour contribuer à décarboner.

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